Menart Fair 2025 : « Ode à la douceur »

Après une édition 2024 entièrement dédiée aux femmes artistes, Menart Fair revient du 25 au 27 octobre 2025 à la Galerie Joseph à Paris.

menart fair 2025 paris octobre

La douceur comme acte de résistance

Pour sa sixième édition, l’unique foire en Europe consacrée à l’art moderne et contemporain du MENA (Middle East, North Africa) réunira 40 galeries de 20 pays et présentera les œuvres de plus d’une centaine d’artistes de 16 nationalités, offrant un panorama saisissant de la scène contemporaine et émergente du monde arabo-persique.

L’édition 2025 se tiendra sous le prisme de la douceur. Un choix thématique manifeste dans un contexte géopolitique particulièrement sensible et violent. « Dans l’univers de l’art contemporain où semblent souvent primer le sensationnel, le spectaculaire, et la recherche d’impact immédiat dicté par les algorithmes, la douceur s’affirme en filigrane. Portée par la subtilité plutôt que le choc, la mesure plutôt que le hurlement, elle devient parti-pris critique et position éthique : un choix d’autant plus audacieux pour les artistes issus de la constellation créative du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord« , explique Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de Menart Fair.

Il convient de rappeler que la douceur n’est pas synonyme de mièvrerie. Elle est une force silencieuse mais puissante, un engagement vis-à-vis d’autrui, une nécessité vitale qui se manifeste dans l’infime, dans les gestes, dans les silences, dans les matières que les artistes façonnent de leurs mains.

Face aux images brutales qui nous assaillent quotidiennement, la douceur recrée du lien, favorise le dialogue et ouvre des espaces de respiration indispensables.

 

Menart Fair Fatima Hassan Le Violon Bleu Gallery tunisie
Fatima Hassan, Jour de fête, 1969, huile sur toile © Le Violon Bleu Gallery (Sidi Bou Said, Tunisia)

 

Des artistes en zone de conflit

Près de la moitié des artistes exposés à Menart Fair (38 sur 107) vivent dans des zones de conflit. Pour eux, l’art est une expression, mais aussi un véritable acte de résistance. Ils utilisent la douceur comme une arme pour refuser une réalité dictée par la violence. Leurs œuvres sont de véritables refuges face au chaos, transformant leur douleur en un langage visuel puissant.

Le Liban en lumière : La création libanaise occupera une place de choix avec les travaux de 24 artistes. Le photographe Serge Najjar transforme les bâtiments de Beyrouth en formes abstraites minimalistes, faisant de l’architecture de la ville une source de douceur et de poésie. Khaled Takreti, figure incontournable de la scène artistique syro-libanaise, sublime ses propres douleurs grâce aux couleurs vives du Pop Art, faisant de l’horreur un langage poétique. La photographe Lara Zankoul élabore des mises en scène surréalistes aux palettes vibrantes, enfin, Magda Malkoun mêle photomontage et peinture pour interroger la mémoire et la force silencieuse des femmes.

L’Iran contemporain : Face au contexte géopolitique iranien, l’artiste Elham Pourkhani fait de la peinture miniature persane traditionnelle un refuge poétique. Dans le respect de son esthétisme et de ses codes, elle y insère des récits personnels. Les six artistes iraniens présentés par Azad Gallery, dont Parastou Forouhar et Abbas Shahsavar, parcourent six décennies de métamorphoses culturelles et de résilience artistique, de la peinture miniature à l’abstraction calligraphique.

La Syrie résistante : Quinze artistes syriens seront mis en lumière. Marwan Kassab Bachi aborde la douceur par le prisme de la vulnérabilité à travers des portraits déformés qui explorent le déracinement. Kevork Mourad présentera un solo show accompagné d’une performance où dessin, musique et animation s’harmonisent pour tisser des liens nouveaux entre disciplines.

La Palestine utopique : Nabil Anani, figure majeure de l’art contemporain palestinien, offre une vision utopique de la Palestine à travers des compositions inspirées de ses souvenirs d’enfance qui célèbrent la terre et la mémoire dans des couleurs vives et des matériaux locaux.

Une programmation riche et engagée

Menart Fair prolonge son engagement en faveur des artistes et des territoires souvent restés dans l’ombre. La parité reste une valeur essentielle (48% d’artistes femmes cette année), et des pays peu représentés dans le marché de l’art occidental seront mis en lumière, comme le Soudan avec Dara Art Gallery ou le Bahreïn avec Forat Gallery.

Le secteur Revealing revient pour mettre en lumière les talents émergents, tandis que la Project Room accueillera « Le temps creuse même le marbre », une exposition de photographies contemporaines tunisiennes commissionnée par Victoria Jonathan. Un cycle de conférences, des performances et des visites guidées rythmeront les trois jours de foire grâce à l’association Menart Friends.

Fidèle à son ADN, Menart Fair reste une foire à taille humaine qui privilégie la découverte, le partage et les échanges fructueux, démontrant que la douceur, loin d’être une faiblesse, est une puissance créatrice capable de résister à la brutalité du monde par l’art, la poésie et la beauté.

 

Informations pratiques

Lieu : Galerie Joseph, 116 rue de Turenne, 75003 Paris
Dates publiques : Samedi 25 octobre, de 12h à 20h / Dimanche 26 octobre, de 12h à 20h / Lundi 27 octobre, de 12h à 19h

Aïssata K.
Aïssata K.

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